3.3.12

« Je suis déterminée et heureuse d’être au milieu de l’Océan »

Sarah e, plein milieu de l'Océan Atlantique. © P. Bouras


Après plus d’une semaine de navigation, Sarah Hébert est plus que jamais concentrée sur son objectif : rallier Saint François en Guadeloupe sur sa planche de Windsurf grand public.  

Sarah Hébert, partie mercredi 22 février des Almadies à Dakar au Sénégal pour rejoindre Saint François en Guadeloupe et pour relever un défi sans précédent, la 1ère traversée de l’Atlantique réalisée par une femme sur une planche de Windsurf grand public, s’est illustrée toute la semaine en réalisant l’exploit quotidien de naviguer chaque jour pendant 6h en moyenne sur l’Océan Atlantique déchainé.  

Sarah Hébert, dont le parrain est le célèbre skieur et aventurier Luc Alphand, a en effet tout connu ces derniers jours. Un départ mouvementé au sortir de la baie de Dakar avec une mer hachée, des vents irréguliers. Puis l’obligation de faire une escale technique sur l’île de Sal au Cap Vert. En effet, après un appareillage périlleux, Sarah s’est vue faucher par une vague qui l’a emmenée sous la planche et lui fit perdre son téléphone satellitaire. Sans ce matériel, impossible de continuer ! Après avoir récupéré et doublé ce matériel, Sarah est repartie et a enchainé les miles malgré les conditions difficiles, voire extrêmes.  

Des vents soufflants jusqu’à 30 nœuds, un système de vague important et croisé oblige Sarah à puiser dans ses ressources, à forcer notamment sur les bras et les cuisses. La météo n’étant pas clémente, la houle atteignant 3m et mettant à rude épreuve ses genoux, Sarah prépare avec minutie chaque journée de navigation, choisit et change de matériel en cours de journée pour naviguer sur la durée. Sarah le sait, elle ne réalise pas un sprint mais bien un marathon quotidien, enfilant entre 60 et 105 miles par jour en fonction des conditions météo, soit environ 7h de navigation quotidienne.

Pour durer, le Neptune s’est donc décalé vers le Sud jeudi 1er mars, sans gagner en longitude, c’est-à-dire, sans grappiller de miles sur St François. Sarah dispose ainsi d’un meilleur angle au vent. 
Le vent est annoncé tournant vers l’Est. En gardant la même longitude Ouest mais en descendant en latitude, Sarah dispose d’un angle plus fermé par rapport au vent et peut également s’appuyer sur les vagues.

Malgré les efforts, les difficultés rencontrées au quotidien, Sarah reste déterminée et garde le sourire à chaque instant, consciente de la chance qui lui est offerte de vivre une telle aventure. Une aventure dans laquelle elle n’est pas seule. Cette semaine de navigation lui a permis de faire d’étranges et belles rencontres, de celles qui marquent un défi, une vie.

Alors qu’elle naviguait « tranquillement » si l’on peut dire, à tribord, Sarah s’est retrouvée presque nez à nez avec un géant des mers, un cargo dont le chef de quart a dû s’étonner de croiser sur sa route une femme en planche à voile au milieu de l’Atlantique. Plus naturelles cette fois , ses rencontres avec la nature et ce qu’elle offre de plus beau. « Il suffit parfois d'une seconde pour justifier toute une session, comme le surfeur qui attend 5 heures la vague parfaite. Hier jeudi, je naviguais sur une mer hachée et sous un ciel nuageux, dans ce décor grisâtre je contemplais la mer, quand tout à coup à quelques mètres de moi à bâbord, une belle petite baleine a jailli de l'océan. Un moment unique est magique, et comme pour m'assurer que je ne rêvais pas elle a sauté une deuxième fois. Aussitôt accroché à ma VHF, j'ai averti mon équipe de l'heureuse rencontre », commente Sarah.

Après quelques miles et sa rencontre avec son animal préféré, des tortues, après avoir navigué au milieu des méduses, ou accompagnée par des Fous de Bassen puis un banc de poissons volants, Sarah a même partagé sa pause déjeuner avec les oiseaux du grand large, curieux de rencontrer cet «OFNI, objet flottant non identifié ». Sarah Hébert continue sa progression et de vivre son défi à 200%, engagée comme jamais et en parfaite communion avec l’Océan et la nature.
« Là juste sous mes pieds un monde grouille, sous l'immensité bleu, les poissons volants se baladent, les baleines pouponnes, les méduses dérivent, les poissons rodent, le tout sous les yeux aiguisés des multiples oiseaux du large qui parsèment le ciel de ce fantastique océan. Même si les journées sont longues et difficiles, ces moments de vie et ces rencontres suffisent à mon bonheur. C’est aussi pour cela que je suis ici, maintenant, pour vivre ces instants magiques qui me font oublier la douleur de l’effort », conclut Sarah Hébert.   



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire