Nome, Alaska
C’est une difficile et éprouvante période d’attente qui se
termine pour Alain Gabet et Michel Ouallet qui avaient le projet de traverser
cette année le détroit de Bering (Alaska – Sibérie) en Planche à voile.
Hier, les deux windsurfeurs français ont dû prendre la
terrible décision de stopper leur tentative 2012 de « traversée du détroit
de Bering » suite à l’apparition d’un nouveau problème technique survenu
sur leur bateau d’assistance.
Depuis 3 jours, Alain et Michel s’entraînaient durement aux
alentours de la ville de Nome. Ils y enchaînaient les sessions de windsurf et
de récupérations afin d’être prêt à 100% pour cette journée de mardi, synonyme
de nouvelle tentative.
Mais voilà, après être arrivé la veille et après avoir
préparé tout le nécessaire pour réaliser une traversée sereinement, au moment
du départ, un des moteurs du bateau a décidé de jouer avec leurs nerfs. Il est
impossible de lui faire prendre de la puissance et il est inenvisageable pour
eux de partir dans le détroit de Bering avec un seul moteur.
Pendant plus de 8 heures les deux hommes resteront pencher
sur le moteur en compagnie de leur capitaine afin d’essayer de trouver d’où
vient la panne: joint d’injecteur, bobine d’allumage, injecteur, bougies… ?
Ils ne la trouveront pas et c’est à 15h précisément que la
décision tombe. Il est dorénavant trop tard pour partir à la conquête de la
Russie même avec un bateau en bon état de fonctionnement, ce qui est loin
d’être le cas.
Alain et Michel décident alors d’annuler leur tentative de
traversée en 2012 et de reprendre la direction de Nome pour préparer leur
retour vers la France prévu le lendemain. Michel et leur capitaine Cliff
mettront près de 10 heures à rapatrier le bateau entre Teller et Nome, trajet
réalisé habituellement en 3 heures (ils naviguaient à 8 Nœuds de moyenne).
C’est une grande frustration que vivent en ce moment les
deux hommes. Celle de ne pas avoir eu la possibilité d’essayer de traverser la
faute à une météo imprévisible et à une succession de problèmes mécanique.
Il est encore trop tôt pour dire si Alain et Michel en
resteront là avec le détroit de Bering ou si ils se lanceront dans une nouvelle
tentative en 2013 mais il est une chose certaine : toutes les rencontres, découvertes,
sessions en Alaska resteront à jamais dans leurs esprits.
Alain Gabet
« Ma grande déception
est de ne pas avoir pu tenter la traversée et d’avoir eu la possibilité de
faire au moins un départ. Aujourd’hui, je ne peux pas dire si j’aurai été capable
de faire Wales – Russie en planche à voile même si j’en suis persuadé au fond.
Je suis en manque de me
dire : je l’ai fait ou j’ai essayé de le faire. J’y tenais tellement
depuis 2 ans, je reste sur un grand vide.
C’est encore trop tôt pour
dire si je me relancerai dans une telle aventure. Mais C’est quelque chose que
j’aimerai vraiment faire. Je voulais que ce soit mon dernier Raid. Si j’ai la
possibilité de le refaire, je le referai certainement. Tant que je n’ai pas abandonné
dans quelque chose je ne vois la raison de ne pas le faire.
Ma grosse déception est que
cette annulation vienne de notre bateau d’assistance qui devait nous aider plutôt
que de nous poser des problèmes. »
Michel Ouallet
« Ce que je trouve
rageant c’est quand Alain ma proposé de venir avec lui faire cette traversée,
c’était en auto-assistance (sans bateau d’assistance pour nous suivre). J’avais
trouvé cela risqué par rapport aux conditions que l’on allait croiser et je ne
voulais pas mettre nos familles, proches dans l’inquiétude.
Dès qu’il m’a parlé d’un
bateau d’assistance j’étais plus ouvert et j’ai de suite accepté de le
rejoindre dans l’aventure. Au final, c’est ce fameux bateau qui nous a posé beaucoup
de problème et qui a fait que nous en sommes là aujourd’hui.
Nos dernières sessions
étaient splendides et ont remis notre capital confiance au top. Nous étions
prêts. Mais voilà, c’est une aventure avec ses bons et mauvais moments.
L’endroit est en tout cas
surprenant. Rien que pour ça nous somme heureux d’être venu. On a appris beaucoup
à travers ce projet. On rentre en France avec plein de choses dans la tête et
une masse d’informations importantes pour pouvoir naviguer dans des conditions très
hivernales.
Pour ma part, je ne pense
pas avoir fait d‘erreurs. On était prêt. Le problème vient de notre bateau
d’assistance à qui nous avons plus porté d’assistance que l’inverse. »
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