29.12.11

Classement national « longues distances ». Peut-on s’y fier ?


L'édito du mois par Arnaud Deschamps, chef testeur Planchemag

Vous le savez certainement, les épreuves longues distances ont le vent en poupe. Nous sommes plus de 1500 chaque année à nous donner rendez-vous sur la plage pour en découdre sur l’eau. 

Après quelques bornes encaissées et jibes parfois ratés, il est temps de se précipiter sur le classement, histoire de voir si l’on est bien plus fort que ses potes. Et là, mieux vaut se contenter de la compétition du week-end, car le résultat reste clair… ça se corse rapidement si vous êtes l’acteur de plusieurs longues distances. Car vous voici en prise avec des classements moins en moins cohérents. Pourquoi ? Voici quelques explications.

En 2011, chaque épreuve de longue distance s’est vu attribuer un grade, c’est-à-dire un coefficient. L’objectif de cette « gradation » (sur le papier) est de classifier les événements organisés par la Fédération française de voile en fonction du niveau sportif des épreuves et de permettre à tout pratiquant licencié, de tout âge et de toute pratique, de figurer dans les classements, nationaux et régionaux. C’est alors que le niveau sportif du Grand prix de l’Almanarre, surprise, est considéré comme inférieur à celui d’un Défi interîles ou d’un Fort Boyard windsurf challenge. Ah bon, mais pourquoi ?

A ce jeu, les grands chanceux cette année à la distribution des grades étaient, entre autres, le Défi interîles, le Raid la Tranche-île de Ré et le Fort Boyard windsurf challenge, avec un grade 3 (soit coef. 10). En seconde position, on trouve, entre autres, le Raid des mégalithes de Carnac et la Transrade de Brest (plus de 100 coureurs) avec un grade 4 (soit coef. 5)
En revanche, parmi les grands perdants (voire les oubliés ?), on trouve le Grand prix de l’Almanarre, la Transjaï (qui rassemblent pourtant plus de 100 participants venus de toute la France chaque année !), le Brusc Windsurf Cup ou la Funagasc avec un grade 5A (coef. 2 ; un A pour simplifier encore plus les choses…). Cerise sur le gâteau, le Défi de Gruissan n’a pas été pris en compte (tout du moins à l’heure du bouclage) pour cause d’arrivée des résultats tardifs…
Prenons l’exemple très intéressant à analyser du classement du jeune Jocelyn de Souza. Alors qu’il termine 1er (sur 157 participants) à la Tranche-sur-Mer (coef. 10), il remporte 200 points. En terminant 5e (sur 115) à Fort Boyard (coef. 10), il gagne 192 points. Et en finissant également 5e (sur 101) à l’Almanarre (coef. 2), il n’accumule que 96 points…

Deux constatations nous font alors bondir : on marque deux fois moins de points à l’Almanarre qu’à Fort Boyard alors que le nombre de participants est très proche (101 et 115). Et il n’y a que 8 points d’écart seulement entre une extraordinaire 1re place à la Tranche-sur-Mer et une belle 5e place à Boyard.
Quelle est l’explication ? La FFV n’a pas daigné répondre à notre mail et son site ne nous renseigne pas plus.

En conclusion, le classement national longues distances qui incitait à l’origine les coureurs à participer à plusieurs compétitions par an et reflétait une certaine cohérence dans les résultats (lorsque Christian Chardon s’en occupait) est devenu aujourd’hui un instrument totalement dénué d’intérêt du fait de sa non-fiabilité. Dommage, car nous sommes tout de même plus de 1500 coureurs concernés. Espérons que la FFV se reprenne pour retrouver, en 2012, un système plus neutre, simple et surtout plus crédible aux yeux de chacun.
Quoi qu’il en soit, bravo aux 5 premiers de ce classement 2011, qui ont été les plus tactiques sur leurs déplacements : 1er A. Montauzou, 2. O.Bernard, 3. Y. Simon, 4. J.-M. Peyronnet et 5 P. Fromi… 607 classés, soit moins que le Défi de Gruissan à lui seul !

Pour connaître votre classement : http://www.ffvoile.net/ffv/sportif/C10/c10_classe.aspx (taper Windsurf dans Pratique et Longue distance dans Classe). 


Et vous, vous en pensez quoi? Laissez vos commentaires pour faire améliorer les choses.





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